« Yovo » signifie le blanc, ou la blanche. C’est
ainsi que nous appelle tous les béninois, les enfants compris. Il ne s’agit pas
du tout d’un terme péjoratif, c’est simplement une manière amical de nous
saluer. Nous entendons alors au loin les enfants crier « yovo !
Bonsoir ! », bien souvent, car notre peau blanche se repère
facilement. Bonsoir, au Bénin se dit à partir de midi et la manière la plus
courante de se saluer est le serrage de main, entre femmes également.
L’idée de vivre une semaine dans un petit village sans eau
courante ni électricité, au cœur de l’Afrique, au plus près des habitants, dans
les villages les plus primaires me rendait impatiente. Je me disais que
l’expérience pure et dure était là, j’allais la vivre. Un village à peine
accessible puisque la route s’arrête 5kilomètres avant (mais accessible en 4x4,
moto ou pirogue), au bord de l’océan, sous les cocotiers. J’ai partagé
énormément avec les habitants, les pêcheurs, les femmes et les enfants. Jouer
aux cartes avec le chef du village, rire avec les femmes qui essayaient de nous
apprendre leur langue, sourire avec les enfants qui nous demandaient inlassablement
de les prendre en photo. C’est difficile de faire la liste de ce que j’ai vu et
vécu à Avlo, en résumé ; j’ai vécu. Il ne m’a pas fallu plus de deux
minutes pour accepter la façon avec laquelle j’allais devoir vivre, et il ne
m’a pas fallu plus de cinq minutes pour me dire que j’allais l’apprécier. La
douche à la bassine et au seau, la lampe torche, les toilettes dehors. C’est
ainsi, je vais m’assoir sur le confort que la France nous procure en masse, et
j’en suis bien heureuse.
La gentillesse des gens me surprend. Ils veulent nous
connaître autant que nous et apprécient le fait que nous nous intéressions à
eux. Ce que l’on peut entendre sur certain pays africains se confirme ;
ces gens seraient prêts à tout offrir, alors qu’ils ne possèdent rien.
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